Sélectionné au Festival de Deauville et à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes, voilà un film bien particulier que les cinéphiles devraient apprécier ou alors… le prendre pour un film d’auteur se prenant trop aux sérieux. Après pas mal d’avis négatifs, nous y allons un peu à reculons mais ce fut une bonne surprise. Déjà, la réalisation et l’esthétisme du film, en noir et blanc et tourné en caméra 35 mm est sublime.
Ensuite, il faut se laisser prendre par le film qui nous emmène dans un huis-clos angoissant et glauque montant en crescendo au fur et à mesure du temps.
C’est l’histoire de deux marins gardiens de phare dont l’un, plus aguerri et plus vieux interprété par Willem Dafoe est chargé de garder la lumière du phare sur un rocher. Il mène la vie dure au second marin interprété par Robert Pattinson qui est chargé à diverses tâches ingrates. Au fur et à mesure, le temps est comme figé et les deux héros sombrent petit à petit dans la folie. La lumière du phare, très mystérieuse, est bien angoissante et est un peu comme une malédiction telle la rose rouge dans « La belle et la Bête » à ne surtout pas toucher. Réalité ou conte cauchemardesque on ne sait plus quoi penser.
L’univers peut faire penser aux vieux films de Hitchcock ou bien l’univers très Lovecraftien, nous sentons que le réalisateur Robert Eggers de « The Witch » s’est beaucoup inspiré de l’existant. D’ailleurs, il s’est appuyé d’un fait divers macabre de deux gardiens de phare coincés pendant une tempête mais au final, l’histoire ne raconte pas exactement la même chose. Il faut noter que tout repose sur l’interprétation des deux acteurs qui s’affrontent à la manière d’une pièce de théâtre en se lançant des joutes verbales, avec la folie qui pointe à force de rester bloqué sur cette île.
The lighthouse est à voir comme une expérience de film d’auteur de qualité, nous vous conseillons d’aller le voir au cinéma plutôt que chez vous.
Avis 2 femmes 