Kristen Stewart

Kristen Stewart était présente à Deauville au Festival du cinéma américain afin de recevoir un prix : le Deauville Talent Award.

Voici le retour sur la conférence de presse qui s’est tenue pour nous parler d’un de ses nouveaux films, Seberg.

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Connaissez-vous l’engagement de Jean Seberg pour la cause des Black Panthers Party, avant d’avoir tourner ce film ? En tant qu’actrice, pour quelle cause vous engagez-vous vous même ?

Kristen Stewart : Je ne connaissais pas bien l’histoire de Jean Seberg, mis à part son film A bout de souffle. J’étais choquée en lisant le scénario de voir son activisme politique et son soutien pour l’association dès l’age de 13 ans. Il ne faut pas oublier qu’elle a grandi dans les années au sein d’une ville de l’Iowa et à cette époque il était impossible de danser avec un jeune black, sinon ils se feraient tabasser. Pour moi, son histoire m’a touché et comme on peut le voir dans son film à bout de souffle, elle est vraiment présente et on ne peut pas savoir où elle va aller dans la vie. J’ai trouvé ça dingue que cette histoire ne soit pas vraiment connu. Elle est devenue expatriée et elle n’est jamais rentré chez elle aux Etats-Unis, car elle était trop attaquée comme on peut le voir dans le film. C’était donc très intéressant d’interpréter son rôle car ça m’a permit de revendiquer son histoire pour elle.

La politique divise énormément et il est facile et évident de voir où je me positionne, je suis assez ouverte d’esprit, vous comprenez et voyez que je ne supporte pas Trump et que je n’ai pas envie qu’il soit réélu. Je supporte l’égalité et je trouve que ce qui est important passe à travers ce que l’on fait et son travail, c’est ici que je peux communiquer pour qui je vote. Et je me sers de ma voix de cette façon car je ne suis pas quelqu’un qui va le crier haut et fort. C’est d’ailleurs ça que j’aimais bien avec Jean Seberg, c’est qu’elle était impliquée mais elle n’était pas le visage de ce mouvement.

Nous allons vous voir dans deux rôles complément diffrénts : « Jean » dans Seberg et « Sabina » dans le futur films Charlie’s Angels (qui sortira fin octobre). Ses deux rôles ont ils quelque chose en commun ? Et si c’est le cas, qu’est-ce que c’est. Qu’avez-vous envie d’explorer avec ces rôles ? 

Elizabeth Banks à réalisé et écrit ce film et je l’adore. J’ai grandi avec les films Charly’s Angels et j’ai, dans un sens en regardant ses films, toujours eu envie d’être amie avec ses filles. Les films sont un peu kitsch, un peu fun. J’aurais aimé rejoindre leur équipe, elles sont puissantes car elles sont unies et ensemble. Elles sont rassurantes. Je trouve que c’était le bon moment de raconter un une histoire féministe, un peu drôle, un peu simple mais terre à terre qui montre que l’ont peut être fort quand on est uni. Le film montre que seule vous êtes foutue mais ensemble à cinq personnes avec mes copines, on ne l’est pas. Ce sont deux histoires compléments différentes, je pourrais essayer de trouver un lien entre les deux films mais ce n’est pas le cas.

Vous interprétez Jean dans Seberg ou encore Joan Jett dans The Runaways, préférez-vous incarnez des rôles de personnes ayant vraiment existés et vous préparez-vous différemment pour jouer ces personnes ?

Je ne préfère pas ces rôles plutôt que les autres. Je choisis mes rôles selon l’histoire, ce qu’elle m’inspire et me transmet. Je dois sentir que ce n’est pas un choix de vouloir jouer ce personnage mais que c’est quelque chose que j’ai vraiment besoin de faire. Il faut que l’histoire soit là et qu’elle soit bien écrite. Cela m’arrive avec des vrais personnes et desfois cela pour des personnages fictifs. C’est toujours les choses qui vous font peur qui vous rendent meilleurs en tant qu’actrice. Pour Jean, je n’avais pas envie de jouer un rôle parfait d’elle. Une incarnation à 100% comme elle car il y a beaucoup de choses que l’on peut trouver sur Google et voir comment elle était dans la vie. Donc je ne voulais pas la copier, je souhaitais un peu plus d’espace. Et j’ai senti une sorte de vrai responsabilité en l’interprétant car Jean Seberg n’est plus là, ça me touchait beaucoup et c’est un peu comme si elle me hantait et elle hantait les scènes, spirituellement. Par exemple, une fois, un chat est entré dans le cadre de la prise de vue… C’était assez impressionnant et ça me motivait beaucoup.

Une question pour Yvan Attal présent également : Comment c’était pour vous de travailler avec Kristen dans ce film américain ?

Yvan Attal : C’était très frustrant de venir pour si peu de choses dans le sens ou j’avais un rôle secondaire comparé à ce que je fais en France. J’avais envie de passer plus de temps sur le plateau et de travailler avec elle. Elle est la raison pour laquelle, a priori, j’ai eu envie de faire ce film. Même si je suis fasciné par Romain Gary, Jean Seberg je la connaissais moins. Je l’ai découverte avec ce film et c’était une expérience intéressante d’aller travailler à l’étranger dans une langue étrangère même si c’est compliqué et que je préfère parler dans ma langue maternelle. C’est une expérience super d’aller dans un monde que l’on ne connait pas, avec des gens que l’on ne connait pas. Surtout quand on travaille en France et qu’on l’a une position et que d’un seul coup on se retrouve comme un jeune acteur, cette fragilité est intéressante à retrouver.

Kristen, est-ce quelque chose que vous avez ressenti aussi quand vous avez tourné en français ? Cette fragilité de ne pas être une énorme star…

Hum, je dois dire qu’Olivier Assayas créé une sorte d’atmosphère douillet, enfermé et donc je me sens un peu protégé quand il fait des films donc non je n’ai pas ressenti ce sentiment. Peu après quand je parlais avec les médias en France, je sentais un peu peut-être cette différence de la star américaine. Mais j’aime tellement la France et je trouve que c’est tellement chouette la façon dont nous voyons les films en France que cela fait vraiment partie de notre culture et que ce n’est pas une industrie comme chez moi aux Etats-Unis. Donc je suis ravie d’avoir pu travailler un peu en France et j’estime aussi que j’ai tellement de choses à apprendre donc je ne vais jamais dire quelque chose du genre non moi j’en connais plus que vous… Vous êtes un pays tellement cinéphiles que j’apprécie énormément.

Une question pour Kristen et Yvan : Depuis le mouvement #metoo, qu’est-ce qui a changé pour vous ?

(Kristen remonte ses manches en souriant) Cela a éliminé la peur que beaucoup de gens créent. Pas complètement… mais écoutez, il n’y a aucune voix qui dis que dans ton job, quand tu fais ton job, tu dois sentir cela ou quelques chose comme ça, que tu dois sentir que tu es une sorte d’objet. Je trouve que cela a changé tellement vite, du jour au lendemain. Et que maintenant quand il y a de la peur, cette peur a été transférée aux gens qui ont quelque chose à se reprocher et qui veulent se cacher, c’est surement qu’ils se sentent un peu coupable et qu’ils ont quelque chose à cacher eux-même. Nous ne sommes pas pareil les hommes et les femmes. Il ne faut pas le nier et si on ne le reconnait pas, ce n’est pas honnête. C’est important de souligner les différences et de pouvoir travailler d’une façon ensemble où on a pas peur.

Yvan : La situation en France est complément différente. D’ici je suis parfois halluciné par ce que j’entends. A la fois, il y a un mouvement de l’Amérique vers le politiquement correct qui devient insupportable pour moi, mais à la fois ce mouvement fait tomber des choses avec violence, et je suis surpris de découvrir le sexisme. Je ne le soupçonnais pas. Et pourtant depuis que j’ai des enfants et des petites filles, j’ai regardé les femmes de façon complément différentes depuis. D’un point de vue français je trouve que tous ces mouvements ont des contreparties très dangereuse et j’ai l’impression que l’Amérique y va tête baissé.

Quelle réflexion vous inspire le destin tragique de Jean Seberg et de Romain Gary ? 

Kristen : L’histoire entre Romain Gary et Jean Seberg mériterait son propre film. Il y a une vraie histoire intéressante entre les deux. Ils avaient une grande différence d’âge et Jean avait besoin d’une éducation, d’apprendre encore pleins de choses, que Romain pouvait lui apprendre, c’est un peu comme si elle voulait absorbait comme une éponge tout ça. Leur relation avait un côté, selon moi, d’assez moderne et progressive, je ne dis pas que c’est une relation ouverte, mais c’était quelque chose d’honnête où il percevait l’amour et la fidélité d’une manière qui leur était unique. Ensemble ils se soutenaient beaucoup.

Yvan : Moi ça me fait toujours rire comment les américains pensent que l’on est, nous français, complément ouvert.

Kristen : Je n’ai pas dis ça !

Yvan : J’ai vu le film hier et quand le personnage de Christine (oui, Yvan Attal n’a pas arrêté d’appeler Kristen Stewart, Christine…. ) Jean, rencontre le personnage de Hakim, il lui dis vous avez un mari et elle répond oui mais il est français comme si ça suffisait. Et voulez dire je suis libre.

La perception que les américains ont de nous est que c’est comme si c’était facile pour nous et qu’on pouvait faire ce qu’on voulait. Je trouve que entre Romain Gary et Jean Seberg, le regard de cet homme sur cette femme méritait  d’être approfondie.

Étrangement on m’a proposé un film sur leur relation et je ne sais pas encore ce que je vais en faire mais ce qu’il y a de troublant c’est le suicide de Romain Gary, quelques temps après le suicide de Jean Seberg. Et personne n’est capable d’élucider ce mystère, qu’est-ce qui a poussé Romain Gary à se suicider. Est-ce que c’est parce qu’il a perdu cette femme qu’il a aimé comme un fou ou aussi parce que c’était un homme peu tranquille. Ce deux personnes sont liées jusque dans leur mort.

Kristen : Romain a laissé un mot lorsqu’il s’est suicidé et il a précisé : « Aucun rapport avec Jean Seberg » donc ce n’est pas  à cause de ça.

A la fin de la conférence de presse, Kristen Stewart a inauguré sa cabine sur les planches de Deauville. Voici les photos de l’événement ainsi que celle de la cérémonie où Olivier Assayas lui a remis son prix.

© Constance Moreau

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