Nous avons eu la chance de rencontrer le réalisateur Wayne Roberts et l’acteur Christopher Abbot incarnant le second rôle du film Katie Says Goodbye. Retrouvez notre critique de ce film sur notre site en cliquant ici :
https://avis2femmes.wordpress.com/2017/09/08/katie-says-goodbye/
Voici les photos et l’interview contenant des SPOILS ATTENTION !
Presse : Aviez-vous pensé spécifiquement à Olivia Cooke pour le rôle de Katie ? J’ai remarqué que dans beaucoup de films le père était absent, est-ce vraiment courant aux US ?
Wayne Roberts : Je n’ai pas écris le scénario en pensant à elle spécifiquement, elle est passée par une agence j’ai vu ses essais et j’ai pensé que c’était la meilleure personne sur les 300 du casting.
Pour le père absent effectivement cela devient un problème courant aux USA mais ce n’est pas le cœur du film d’autres thématiques sont abordés.
Presse : J’ai remarqué que pour la réalisation vous utilisiez des plans avec un cadre large, pas serré, je tenais à vous dire que ça changeait des réalisations classiques. On remarque beaucoup de trains qui passent quand Katie marche, y a t’il une symbolique ? Pourquoi ne dit-elle pas à Bruno qu’elle s’est faite violer à la fin du film?
WR : Non ce n’était pas une symbolique, le train était juste là, il y en a beaucoup en Arizona. Quant à Katie, elle a fait une promesse, pour elle la parole donnée est importante, elle ne veut pas les trahir. Malheureusement le viol arrive souvent dans la vie et pour les victimes c’est très difficile d’en parler. Dans la réalité on garde ça pour soi.
Presse : Katie est-elle une figure biblique ? Comme une métaphore de la putain du temple babylonien ?
WR : Je ne dirais pas que c’est biblique. Il y a des thèmes qui peuvent être reliés mais ce n’est pas comme ça que je vois les choses.
Presse : Comment avez-vous envisagé le personnage de Katie avant la réalisation ?
WR : Elle a une force intérieure, c’est un personnage de force malgré sa vulnérabilité. Plus forte que je ne le serais jamais. Elle a accomplie des choses plus que moi.
Presse : Chris, on vous a vu dans ce festival dans Sweet Virginia avec des kilos en plus. Vous jouez souvent un personnage taciturne, renfermé, est-ce un personnage qui vous intéresse ?
Christopher Abbot : Mon personnage dans le film, Bruno, a un passif qui est long, sombre, cela provient du chaos. Il est fatigué, il ne fait plus confiance autour de lui, envers son entourage, il est en colère, violent mais humain. L’autre film, Sweet Virgina, c’est un sociopathe donc c’est difficile de comparer. Mon travail est de trouver de l’humanité dans le rôle. Cela ne justifie pas qu’il va tuer des gens mais j’essaye de trouver du bien dans les personnages.
Presse : Vous avez filmé le passager et pas le viol de Katie, pourquoi ce choix de réalisation ?
WR : Personnellement, je n’ai pas envie de voir ça, cela na va rien apporter en le montrant. Gaspar Noé dans « Irréversibles »a décidé de tout montrer, il voulait faire évoluer les mentalités à ce sujet mais ça excitait certains spectateurs donc c’est horrible. On en a discuté tous les deux et il m’a dit qu’il regrettait d’avoir fait ce choix. L’acteur ou actrice mérite le respect, ça me dérange si les moments durent longtemps et ces scènes restent de l’ordre du privé.
© Constance Moreau